DE HENRY IV.
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un prince généreux, prudent et très affectionné au bien pu-
blic , et que ceux de sa maison trouveront à dire, et principa-
lement l’Administrateur de l’évêché de Strasbourg, lequel aura
peine à sortir avec son contantement du différent qu’il a avec
mon nepveu le cardinal de Lorraine, sy ceux de sa maison et
les princes qui ont intérest en la cause ne l’assistent mieux
qu’ils ont fait jusques à présent. Mon cousin l’électeur Palatin
ayant refusé le séquestre auquel nous l’avions prié d’entrer ,
et le dit marquis d’Anspach, qui debvoit estre substitué en sa
place étant décédé, mon cousin le duc de Bavière s’en est
aussy excusé sur l'Empereur, tellement que sy les parties ne
s’accordent d’aultres personnes pour recueillir et conserver
les biens qui doibvent estre séquestrez (à quoy je les admo-
neste et convie tous les jours d’entendre) l’accort fait à Nancy
demeurera imparfait; de quoy je serois très marry, car s’ils
commencent à se battre et quereller sur la récolte, les choses
s’altéreront plus que jamais. J’escris présentement à mon
cousin le duc de Deux Ponts, le priant de s’employer et faire
que les parties conviennent doncques d’aultres séquestres,
de quoy j’ay pareillement fait escrire à mon dit nepveu le car-
dinal de Lorraine et au dit Administrateur de Strasbourg;
vous priant tenir la main que les choses s’accommodent,
comme vous avez fait jusques à présent, et m’advertir sy la
commission expédiée par l’Empereur pour la décision du pos-
sessoire va avant, et quel effect vous estimez qu’elle produise.
Le duc de Bouillon refuse me venir trouver pour se justi-
fier, craignant ( dit-il ) mon couroux, et toutefois il ne veult