106
CORRESPONDANCE
séjour en ceste ville, ayant desjà donné ordre, à mon con-
tantement, à ce qui m’y avoit amené; car mes affaires m’ap-
pellent ailleurs. J’ay receu la lettre que vous m’avez escript
par le sieur de Bongars le 14 du mois passé, par laquelle j’ay
sceu, et parle récit qu’il m’en a faict, ce qui s’est passé en
l’assemblée de Heidelberg ; de quoy j’ay aussi esté informé
par le mémoire du dit Scheffer. Mon cousin , ce que je vous
puis dire sur cela est que je suis très marri de quoi l’Union
des Princes correspondans n’a pas esté faicte comme elle
estoit desirée (1) ; et me semble qu’elle estoit nécessaire pour
leur propre bien, qui m’est aussi cher et recommandé que le
mien propre. Mais j’espère qu'ils y sçauront par leur pru-
dence bien pourvoir à l’advenir. A quoy je contribueray et
aporteray toujours ce qu’ils doivent attendre et espérer d’un
prince et bon voisin, qui leur est très affectionné, et qui re-
cognoit avoir notable intérest à tout ce qui les concerne ; dont
j’auray bien agréable que vous continuiez à leur donner toute
asseurance.
C’est bien ma délibération aussy de payer mes debtes aux
susdits princes, le plustost qui me sera possible, et de suivre
en cela votre bon et prudent conseil. Car comme ils m’ont vo-
de l’Empire à l’élévation projetée de Henri IV. Aussi un chroniqueur contem-
porain de Darmstadt (Buch), se moque-t-il, à cette occasion, du Landgrave
Maurice.
( i) Il est pourtant certain que, dans l’assemblée de Heidelberg , on jeta les
fondemens d’une union entre plusieurs Princes Protestans. (Voyez Hæberlin ,
Neuere deutsche Reichsgeschichte, t. xxii , p. 56.)