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Le vaiffeau de Thefee parait fur le rivage , £r* la lune prête à finir
la courfe nothirne*
O n voit Ariadne profondément endormie dans la grotte,
& Thefee appuïé fur l’autel, dans l’attitude d’un hom
me agité de penfèrs différents: Il leve les yeux au ciel pour
implorer fes lumières, regarde doulourefement Ariadne*
puis verfe des pleures fur le fort qu’il lui prépare.
Phedre, rivale & four d’Ariadne apres avoir tout or
donné pour un prompt embarquement, vient vers Théfee
pour le preflèr de partir, tandis que le fommeil tient encore
Ariadne enchaînée, Théfée que le crime épouvante ne peut
diffimuler les remords qu’il reffent d’abandonner fa bienfaitri
ce aux fureurs d’un peuple barbare, Phedre en couroux après
lui avoir reproché fon infidélité rire un poignard pour fè per
cer le cœur ; fon faible amant arrête le coup, & lui reïtère
le ferment de n’aimer quelle; mais en même temps il perfi-
fte à emmener Ariadne. Phedre qui ne fc croit afliirée du
cœur de font amant qu’autant qu’elle en aura éloigné fà rivale,
n’y peut confèntir, & pour épargner un ofime à Théfee, elle
fc propofè d’immoler fa fœur de fçs propres mains. Elle court-
vers