ARGUMENT
tiré de de L’Ariofle.
Iprès que les Sarafins eurent perdu dans la bataille de Paris, le bra
ve Dardinel, fils d’Almont Roi de Zumara, à qui Renaud de
Montauban ôta la vie; ils fe découragèrent de telle forte que la
confusion fe mit parmi eux, & les contraignit d’abandonner le
champ de bataille, en cherchant leur falut par leur fuite. Les
Chrétiens apres cette victoire ne fongèrent plus qu’à fe retirer dans
leur camp pour s’y r epofer des fatigues de cette fanglante journée.
Pendant la nuit Médor & Cloridon, tous deux fujets du Roi de
Zumara affligés de la perte de leur Prince, fe refolvent a percer au
travers du camp des Chrétiens, & d’enlever le corps de l eur maître
étandu fur le champ de bataille, pour lui donner la fépulture. ils
revenaient déjà triomphans avec ce dépôt précieux; lorfqu’ils fu
rent aperçus par Zerbin: Ce dernier qui venait avec fa troupe de
pourfuivre les fuyards retournait au camp ; il les attaqua; Cloridon
fut tué dans le combat, & Médor qui reçut un coup mortel, tom
ba à cotés de fon Prince ; ce qui fit croire aux vainqueurs quil était
mort. C’efl dans ce temps que la belle Reine de Cathoy, fiere
d’avoir recouvré i’anneau de brunel, & qui méprisait tous fes a-
mants passa par hazard dans la forêt. Cupido outré contre elle du
mépris quelle fefait de fon culte, l’attendit auprès de Médor, &
luy décocha une flèche qui la rendit fenfible pour ce jeune Affi-
quain. Elle s’en approcha, & voyant quil retirait encore, elle
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