DE TOUS LES CULTES. 43
les pastorales de Virgile, le vieux Silene chante le
chaos et llorganisation du monde; Orphee en fait
autant dans les ArgonautiqueädlApollonius5 la cos-
mogonie de Sanchoniaton ou celle des Pheniciens
cache sous le voile de llallegorie les grands secrets
de la nature, que llon enseignait aux inities. Les phi-
losophes qui ont succede aux poetes qui les prece-
derent dans la carriere de la philosophie, diviserent
toutes les parties de lhlnivers, et ne chercherent
guere les dieux que dans les membres du grand dieu
ou du grand tout appele monde, tant Pidee de sa
divinite a frappe tous ceux qui ont Voulu raison-
ner sur les causes de notre organisation et de nos
destinees. i
Pythagore pensait que les corps celestes etaient
immortels et divins ; que le soleil, la lune , et tous
les astres etaient autant de dieux quitrenfermaient
avec surabondance la chaleur, qui est le principe
de la vie. Il plaqait la substance de la divinite dans
ce feu läther, dont le soleil est le principal foyer.
Parmenide imaginait une couronne de lumiere
qui enveloppait le monde; et il en" faisait aussi la
substance de la divinite, dont les astres partageaient
la nature. Alcmeon de Crotone faisait resider les
dieux dans le soleil, dans la lune, et dans les autres
astres. Anthistene ne reconnaissait qulune seule di- '
vinite, la nature. Platon attribue la divinile au
monde, au ciel , aux astres et ä la terre. Xenocrate
admettait huit grands dieux, le ciel des fixes et les