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CORRESPONDANCE
j’apperçois le soing, faveur et amitié qu’elle porte à ces princes
là. J’ay opinion que ceste cessation d’armes donnera du loisir
à la maison de Brandenbourg à se mieux résoudre. Cependant,
je supplieray Votre Majesté que luy plaise d’y tenir tousjours
la main, que ce différent soit vidé par une voye amiable. Je
ne sçay pas la raison pourquoy l’électeur Palatin n’a pas voulu
accepter le séquestre.
Depuis je ne veux pas céler Votre Majesté que Dieu, par
sa singulière providence, m’a donné une autre compagne,
assavoir Madame Juliane de Nassau, fille du comte Jean de
Nassau le jeune. (1)
En la diète, on ne traicte autre chose que la continuation
de la guerre d’Hongherie, comme j’entens que l’Empereur
est assez résolu de la continuer.
Mon ambassadeur que j’avois envoyé en Pologne retourna,
il n’y a guères, de la diète de Cracovie, qui me dit que les
Polonois n’ont pas traicté autre chose, si non qu’ils ont ac-
cordé à leur roy un subside de guerre contre le duc de Suède.
L’affaire de Prussie n’est pas encores déterminée, ains remise
à la prochaine diète.
Je prieray Votre Majesté qu’elle s’asseure que je seray
tousjours prest pour recevoir ses commandemens.
Escript à Francfort le 12 d’avril 1603.
Maurice L. d- H.
(1) Voyez la lettre suivante du Landgrave, et comp. mon Histoire de la
Hesse moderne, ii. 317-321.