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K « s s e l,
Feuilleton
d e S Westphâlischen
Mittmoch dm io. Marz i8iz.
à Supplément
Moniteur
—
THEATRE ROYAL.
SPECTACLE du $ Mars igiz.
Madame de Sevigne, comedie.
C'est uniquement parce que toute pièce de Théâtre doit
appartenir à un genre quelconque, que nous donnons à
celle-ci le titro de Comédie. Si le mot allemand Schausynel
avait un équivalent eu français, il exprimerait beaucoup mieux
l’idée que l’on doit se faire d’un ouvrage qui se relus« aux
déiinitions connues sur notre scène. On a eu pendant quel
que tems la manie de faire des pièces anecdotiques, si l'ou
peut s’exprimer ainsi, et quelques succès obtenus par les
premiers essais, oot accrédité ce nouveau genre. Ainsi,
Molière et ses amis, Scarron, M. de IVJalesherbes, Fénelon
et tant d'autres personnages célèbres ont successivement oc
cupé la scène. Cette mine a été exploitée avec ardeur. Il
suffit en effet de trouver une anecdote piquante ou un fait
susceptible de quelqu’intérêt, et voilà un sujet de comédie,
d’opéra ou de vaudeville, auquel quelques scènes cousues
bien ou mal et le nom du héros donnent une vogue plus
ou moins durable. Ce travail est beaucoup plus facile que
l’invention et la disposition d’une fable intéressante et nou
velle. Mais il exigerait peut-être une plus grande perfection
dans les détails. L'auteur de Madame de SduigitA ne l’a
pas aussi bien traitée sous ce point de vue, que Molière et
ses amis l’avaient été par Anirieux. Sa pièce peut à peine
être analysée. Il faudrait l’avoir sous les yeux pour y découvrir
l’intention précise du poète et pour distinguer l'action prin
cipale dans la foule des accessoires. Rien de tout cela ne
se fait apper^evoir à la représentation. R y a cependant
de jolies scènes, qui ont été fort bien rendues par Mlle.
Adeline et par BourJais. Mlle. Lobé joue dans cette pièce
un rôle presque passif, quoiqu’elle en soit le principal
acteur. Elle s’y est fait remarquer par sa belle tenue.
Nous lui reprocherons cependant un débit monotone, sur
tout dans ses finales, ou elle met souvent un accent marqué
sur un article où sur un autre mot dépourvu d’expression.
Ce n’est pas ainsi que parlent la nature et le sentiment.
Nous ne disons rien de la Caverne et de LodoYska, sinon
qu’on nous a jetté beaucoup de poudre aur yeux , sans
cependant avoir rempli les promesses fastueuses de î’aTche.
Si on voulait nous croire, on supprimerait ces ridicules
annonces d'évolutions militaires et de combats, qui ne nous
dédommageront jamais de ce qui manque du coté de l’inté
rêt, de la vraisemblance et de l’ensemble. Nous en appel
ions à ceux qui ont vu hier Lodoiska.
Nous n’en dirons pas davantage , un sujet plus Important
réclame le peu d’espace dont nous pqutaris disposer dans
cette feuille. Bernard, armé de nouveaux arrymeos, pentre
v/5 ^ünlunm//
dans la lice et vient terrasser sou faible adversaire. Faisons
lui donc place et lisons - le. 11 vaut encore mieux le lire
que l'entendre.
G .
Au Rédacteur de P Art. Spectacles.
"Faites ce que je vous dis, et non pas ce que je fais.
disait certain prédicateur à ses paroissiens, qui l’accusaient
de ne pas prêcher d’éxemple.*’ Cette phrase pourrait être
appliquée à Mr. C. qui m’accuse d'avoir été Impoli envers
lui dans ma lettre insérée au feuilleton de 25 fev. dernier.
Je conviens que je me suis un peu laissé emporter par
le ressentiment qu'inspire toujours une injustice , mais
maintenant que j’ai fait mon acte de contrition, qu’il me
soit permis de rendre plus intelligible quelques phrases de
ma première lettre que Mr. C. ne veut pas absolument
comprendre :
Vous avouez ingénuement dans votre feuilleton du 4 mars
que vous n’entendez rieu aux emplois d’opéra. Que les
termes de St. Aubin, Meres Dugazon, Chanteuse à Roula
des etc. sont un moderne langage de coulisse. C’est lui
détour assez adroit de votre part pour esquiver la réponse :
je vous dirai Monsieur, que les noms des emplois changent au
théâtre à mesure que les sujets $e remplacent à Paris : on
disait autrefois les Clairval, les Michns , les Caillot, les
Trial, lesLaruette; à présent en «’engage peur les Elleviou,
les Martin, les Cheuard, les St. Aubin etc. Vous voyez*
Mr. C. que ce prétendu langage de coulisse /orme la B az e
de l’opéra puisque c’est Lui qui constitue les clauses des
engagements respectifs.
Je vous prie de Mcdire, Mr. C. , ec que c’est qu’une voix
de basse-taille qni doit s’élever au contre - alto? J’ai cou
ché à ce sujet Mr. les Musiciens de la chapelle et de
l’opéra, aucun d’eux n’a pu me donner un éclaircissement
satisfaisant, ils savent bien que la voix de basse-taille doit
aller Pu sol en bas jusqu’au/« en haut; qu’un contre-ait»
est une voùc de femme qui est aux voix du sêxe ce que
la basse-taille est aux voix d’hommes, niais la basse-taille
s élevant au contre-alto, leur est absolument inconnue. Com
me un feuilleton littéraire doit concourir à la perfection des
srts par ses avis et ses découvertes, j’ose espérer Mr C.
que vous daignerez répondre à ma question, qui est d’au-
tant plus intéressante, qu’elle tend à éclaircir un point mu
sical djut tous les solfèges ne parlent pas.
Berhass.
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